jeudi 10 mars 2011

Brian Gionta milite pour plus de respect

Une chose est claire, selon les joueurs du Canadien : « Le jeu est rapide, ça va vite sur la glace, alors ce sont des choses qui arrivent », ont-ils entonné comme refrain, mercredi, au lendemain de la grave blessure qu'a subie leur coéquipier Max Pacioretty. Ce qui est moins clair, c'est comment la LNH, et les joueurs, peuvent s'y prendre pour rendre le jeu plus sécuritaire malgré cette rapidité d'exécution accrue. James Wisniewski, lui, n'y est pas allé par quatre chemins pour offrir sa solution. Selon lui, il faut qu'on permette aux arbitres de recommencer à fermer les yeux, un tantinet du moins, quand un joueur retient ou accroche un opposant. Un peu comme c'était avant le lock-out.

« En voulant faire plaisir aux amateurs en enlevant l'accrochage, ç'a ouvert une boîte de Pandore qui pourrait déboucher sur un scénario où on va se retrouver avec plein de joueurs qui volent partout sur la glace », a déclaré Wisniewski en étalant sa thèse, mercredi, après l'entraînement au Complexe sportif Bell de Brossard. « Dans les années 1990, tu pouvais ralentir les joueurs un peu en les retenant. Si c'était encore le cas, (Zdeno) Chara aurait simplement avancé son bâton pour le ralentir, il l'aurait retenu pendant toute la séquence, et il aurait permis à tout le monde de se mettre en position et ainsi donné l'opportunité à son équipe de reprendre tranquillement la rondelle», a déclaré Wisniewski, en laissant entendre que le défenseur des Bruins n'aurait pas cherché à pousser Pacioretty dans la bande.


« Chaque fois qu'on ajoute quelque chose (au jeu), ça enlève autre chose », a-t-il souligné. « Les choses se sont accélérées au cours des six ou sept dernières années », a souligné Brian Gionta, qui a par ailleurs reconnu que les joueurs ne s'accordent pas autant de respect entre eux qu'ils ne le devraient. « Au bout du compte, nous avons des familles et des enfants, nous avons une vie en dehors du hockey, a souligné le capitaine du CH. Jouer dans les rangs professionnels nous a permis de réaliser un rêve, et il faut qu'il y ait du respect entre nous, que chacun soit conscient du bien-être des autres.

« Il revient aux joueurs de s'assurer que cette ligue reste dans un état d'esprit sain, et je crois que les gars en sont conscients. » « Il faut jouer dur et être compétitif, il faut batailler, a ajouté Gionta. Mais quand quelqu'un se trouve dans une position vulnérable, il faut lever le pied un peu, il faut respecter la personne. »

« Il y a deux façons de frapper au hockey, a quant à lui noté Cammalleri. Il y a la mise en échec stratégique, où tu essaies d'empêcher un joueur de contrôler la rondelle ou de prendre position, ce qui peut être efficace. Et il y a la mise en échec où le joueur se retrouve peut-être en position vulnérable, et tu y vois une chance de lui faire mal.

« C'est la vieille mentalité du hockey qu'on nous enseigne très jeune, à savoir que si tu frappes quelqu'un, aussi bien essayer de lui faire mal. Et si tu dois écoper d'une pénalité, essaie de lui casser un os en le faisant. C'est cette mentalité qui veut qu'il faut frapper avant d'être frappé. « Si on veut essayer de changer cette mentalité, si c'est ça le mandat qu'on se donne, ça va prendre du temps et du travail. Mais on n'en est pas là. On est encore dans une zone grise, à savoir si la ligue veut garder un certain niveau de rudesse ou en faire un jeu de hockey pur. Pour l'instant, il faut composer avec l'ordre des choses actuel. »