Carey Price et Roman Hamrlik, les deux joueurs récipiendaires d'un trophée de prestige remis par le Canadien, lundi, pourraient connaître des cheminements bien divergents au cours des prochains mois. Price, qui a été couronné joueur de l'année chez le Tricolore à titre de lauréat de la Coupe Molson, est l'un des principaux joyaux de l'organisation. S'il poursuit dans la même veine, il devrait connaître une longue et fructueuse carrière avec le club montréalais.
Hamrlik, qui s'est vu décerner le trophée Jacques-Beauchamp à titre de joueur ayant eu un impact dans les succès de l'équipe sans en retirer d'honneur particulier, pourrait ne plus être là la saison prochaine. Le Tchèque de 36 ans risque fort de devenir joueur autonome sans compensation cet été. «C'est peut-être ma dernière saison (à Montréal) mais j'espère que non», a indiqué Hamrlik, lundi, à la veille du match que le Canadien disputera aux Blackhawks de Chicago au Centre Bell. «Ceci est mon deuxième chez-moi, je me sens très à l'aise ici. Dans ma tête, je n'ai aucun désir d'aller ailleurs. «J'espère montrer (d'ici la fin) que je suis en mesure de jouer quelques années encore.»
Hamrlik a déjà montré que c'est le cas, mais les affaires sont les affaires. Le directeur général du Canadien, Pierre Gauthier, devra évaluer différents scénarios au cours de la saison morte puisque pas moins de six défenseurs deviendront libres: Hamrlik, Andrei Markov, James Wisniewski, Hal Gill, Paul Mara et Brent Sopel. Josh Gorges, lui, pourrait devenir joueur autonome avec compensation.
«Roman nous a donné du très bon hockey. Il a été une très bonne acquisition lorsque l'équipe a obtenu ses services (à l'été 2007), a souligné Jacques Martin. À la fin de la saison, on va s'asseoir avec Pierre (Gauthier) et évaluer notre personnel. Il y aura plusieurs joueurs autonomes, on va décider en temps et lieu.» Martin a toutefois reconnu que Hamrlik, malgré son âge, reste un joueur qu'il apprécie au plus haut point.
«C'est un joueur que tu aimes avoir dans ta formation, c'est sûr, a indiqué l'entraîneur du CH. C'est un joueur intéressant à diriger. Il se prépare très bien mentalement. Il est toujours l'un des premiers arrivés à l'aréna. Il prend soin de son corps. C'est pourquoi il est aussi efficace.»
Hamrlik a été efficace en dépit du fait qu'il a dû jouer un rôle de premier plan chez les défenseurs du Canadien, une tâche qui devait revenir à Andrei Markov. Mais comme il l'avait fait à l'hiver 2009-2010, Hamrlik a assuré la relève en l'absence du défenseur russe.
Joueur du Canadien le plus utilisé cette saison avec une moyenne de 22:19 minutes par match, Hamrlik a joué en avantage et en désavantage numérique, en plus d'affronter souvent les meilleurs attaquants de l'équipe adverse à cinq contre cinq. Il a très bien su adapter son jeu dans ce contexte, lui qui présente un différentiel de plus-6, le meilleur chez les arrières du CH.
«Roman est un gros morceau de notre équipe et il a très bien répondu à l'appel en l'absence des blessés», a souligné Martin. «J'essaie de faire mon travail comme tout le monde, a simplement commenté Hamrlik, l'un des six joueurs à avoir atteint le cap des 75 matchs disputés jusqu'ici cette saison chez le Tricolore. «La saison a été différente parce que tellement de bons joueurs sont absents, comme Andrei Markov et Josh Gorges. Dans ma tête, je me devais de faire quelque chose pour combler le vide.»
L'esprit en paix
Pendant que Hamrlik se maintient malgré l'âge, Price en est encore au début de sa courbe de progression. Le choix de premier tour du Canadien en 2005 a reconnu que le fait de ne plus avoir de rivalité à l'interne avec Jaroslav Halak et d'être officiellement reconnu comme le gardien no 1 de l'équipe, au début de la présente saison, a aidé sa cause.
«C'est sans doute plus facile quand tu t'amènes au camp d'entraînement en sachant quel est ton statut au sein du groupe. Je voulais simplement m'amener et connaître un bon début de saison, a indiqué Price, lundi. Mais ce n'est pas juste moi. Les gars ont bien joué devant moi, et j'en ai été le bénéficiaire.» «Il y avait beaucoup de pression sur lui en début de saison, mais on a vu quel genre d'individu il est, a noté Martin. On a vu qu'il était bien préparé à faire face au défi, et il a bien répondu à l'appel. «Ce qui s'est produit la saison dernière (la rivalité avec Halak) a contribué à son développement personnel, a ajouté l'entraîneur du CH. Lorsqu'il a fait face à l'adversité, il nous a montré ses vraies couleurs.» «Sa maturité et son éthique de travail ont vraiment porté leurs fruits. Il est beaucoup plus constant», a noté le capitaine Brian Gionta.