dimanche 17 avril 2011

Les Bruins ne cherchent pas d'excuses

Visiblement peu enclin à discuter avec les journalistes après avoir subi une deuxième défaite en 48 heures, Tim Thomas a offert sa réponse la plus étoffée lorsqu’on lui a demandé ce qui avait manqué aux Bruins en l’absence de Zdeno Chara. « Un gars de 6 pieds 9 pouces avec une portée d’environ huit pieds qui patine très bien et qui frappe incroyablement fort en plus de compter sur l’un des lancers les plus puissants de la ligue », a lancé Thomas avec une pointe de sarcasme bien aiguisée qui, en plus de laisser transparaître son opinion sur la pertinence de la question, laissait clairement entendre qu’il aurait bien aimé se trouver ailleurs au moment où elle avait été posée.

Chara, qui a passé une partie de la nuit de vendredi à samedi à l’hôpital pour traiter un cas de déshydratation, a pris part à la séance d’échauffement juste avant la rencontre. Plusieurs l’ont interprété comme un présage de sa participation à la rencontre, mais quand la rondelle est tombée pour la mise en jeu initiale, c’est Shane Hnidy qui occupait le poste de sixième défenseur sur le banc des Bruins. Hnidy a joué pendant à peine quatre minutes, mais il a eu le temps d’engager le combat avec James Wisniewski après que celui-ci eut frappé Rich Peverley par derrière.« Zdeno mérite tellement de crédit pour ce qu’il a fait. Le simple fait qu’il se soit présenté à l’aréna et qu’il ait tenté de patiner est une grande preuve de son courage », a vanté Claude Julien.

« Il a quitté la glace en sueurs et tout étourdi. C’était impensable de l’utiliser pour le match de ce soir », a insisté l’entraîneur des Bruins.À l’image de ses coéquipiers, Thomas n’était pas trop d’humeur à faire la conversation dans un vestiaire où les sourires étaient rares, mais il n’a pas cherché à se cacher derrière l’absence du capitaine pour expliquer les déboires renouvelés des siens.« C’était à nous d’en prendre plus sur nos épaules en son absence et nous ne l’avons pas fait », a-t-il tranché.

« Zdeno est un excellent joueur, il est notre leader, mais son absence n’est pas une excuse, a-t-on pu entendre, comme un écho, devant le casier de Mark Recchi. Il y a beaucoup de bons joueurs dans ce vestiaire, il faut faire le travail. » « L’absence de Z fait mal, mais l’adversité fait partie des séries, c’est le genre de choses qui arrive à toutes les équipes, faisait remarquer Patrice Bergeron. Nous ne sommes pas les seuls à devoir nous débrouiller sans un joueur clé et nous devons trouver un moyen de nous en sortir. » Thomas et les rebonds Facile de paraître ordinaire quand celui qui vous fait face est carrément indestructible, mais pour un deuxième match de suite, Tim Thomas n’a pas semblé à son meilleur devant le filet des Bruins. Son contrôle des rebonds, le principal reproche qui lui a été fait après la partie, a directement mené aux buts de Michael Cammalleri et Yannick Weber.

« Sur le premier, j’ai donné le rebond parfait, je prends le blâme. Sur le deuxième, on a joué de malchance puisque le lancer a dévié sur la jambière de Seidenberg. L’angle du lancer a changé de trois ou quatre pouces et c’est la différence entre un rebond facilement contrôlé et un autre plus difficilement redirigé », a expliqué Thomas sans toutefois se défiler.Thomas, qui a dominé la Ligue nationale au chapitre de la moyenne de buts alloués (2,00) et du pourcentage d’arrêts (,938) en saison régulière, a donné cinq buts en 46 tirs depuis le début des séries.« Les buts que nous avons accordés sont le résultat des revirements que nous créons et de notre incapacité à récupérer les retours. Nous devons réaliser que nous devons être meilleurs dans ces aspects du jeu », a dit Recchi pour se porter à la défense de son gardien.

« Nous n’avons pas été assez bons devant lui. Tim a été aussi bon qu’il l’a été pendant toute la saison, mais nous devons améliorer notre travail en zone défensive », a plaidé Dennis Seidenberg, le deuxième défenseur le plus utilisé par Claude Julien en l’absence de Chara (26:40).« Tim s’est bien battu, a commenté Johnny Boychuk, qui a raté sa couverture sur les premier et troisième buts du CH. Quelques rebonds se sont frayé un chemin sur les bâtons de l’adversaire, mais il a arrêté Plekanec en échappée et a réussi plusieurs autres arrêts pour nous garder dans le match. »